Jeunes générations : un rapport vraiment différent au travail ?

Qu’ils soient fraîchement diplômés ou encore étudiants, les « millenials » (soit les individus nés entre le début des années 80 et la fin des années 90) et la « génération Z » (les personnes nées entre la fin des années 90 et 2000) peuvent sembler plus exigeants que les générations précédentes par rapport au monde de l’entreprise.

D’après une étude menée par le moteur de recherche d’emploi Indeed, 61% des sondés âgés de pensent que les jeunes salariés ont trop confiance en eux. Pour 65% d’entre eux, la nouvelle génération est carrément trop exigeante. Alors qu’en est-il vraiment ?

Quelles sont les attentes des jeunes travailleurs ?

La crise sanitaire a poussé les jeunes à redéfinir leurs attentes concernant le monde du travail. Désormais, l’une de leurs priorités est la flexibilité. Selon une étude internationale d’août 2021 menée par Ipsos, 53% des jeunes interrogés seraient désormais prêts à refuser une offre d’emploi s’ils étaient contraints de travailler en présentiel à temps plein.

Vient ensuite le critère de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Si 6 étudiants sur 10 n’envisagent pas de compter leurs heures de travail pour faire leurs preuves, en revanche, 96% d’entre eux recherchent une harmonie entre leur carrière et leur vie en dehors du bureau. 77% des répondants à l’étude estiment d’ailleurs qu’ils pourraient quitter un poste si cet équilibre n’était pas respecté à terme.

Enfin, on retrouve le besoin d’évoluer dans une ambiance de travail positive. Les jeunes salariés estiment qu’une atmosphère conviviale est nécessaire à leur épanouissement professionnel ce qui inclut le fait d’avoir bonne entente avec ses collègues mais également de recevoir un management plus horizontal, qui favorise l’autonomie, la diversification des tâches et l’intelligence collective.

Une génération en quête de sens

Dirigée en septembre 2022 par Opinion Way, une étude sur le rapport des jeunes à l’emploi confirme que pour 74% des sondés, la crise sanitaire a également mis en exergue la volonté de s’investir auprès d’entreprises engagées.

Dans cette même veine, 80% des répondants voient la place de la responsabilité sociétale et environnementale d’une entreprise comme « importante ». Un attrait des jeunes diplômés pour ces enjeux qui illustre un phénomène qui, s’il n’est pas totalement nouveau, se généralise : la recherche de sens au travail.

Face à ce besoin de participer aux actuels défis environnementaux et sociétaux, les notions de RSE et d’utilité sociétale des entreprises sont donc devenues des critères importants pour de nombreux jeunes au moment du choix de leur employeur.

Il n’y a pas que les jeunes qui questionnent le rapport au travail

Toutefois, le besoin de sens au travail, d’équilibre vie pro vie perso ou encore l’intérêt pour les enjeux sociétaux et environnementaux ne concernent pas seulement les plus jeunes générations. En effet, si les millenials et la génération Z semblent particulièrement enclins à questionner le monde de l’entreprise, la tendance semble dépasser les frontières générationnelles.

D’après une étude publiée en 2022 par Asana, spécialiste de la gestion de projet et de la collaboration, 57 % des collaborateurs, toutes générations confondues, préfèrent les modes de travail hybrides, propices à une plus grande flexibilité et à un meilleur équilibre de vie.

Une étude Audencia de 2022 pointe également que pour 54 % des répondants de d'âges variés, l’engagement social et environnemental d’une entreprise est cité comme un critère de choix.

Force est donc de constater que les attentes des collaborateurs de tous âges évoluent, au gré des bouleversements sociaux, sociétaux et environnementaux qui agitent notre société. Face à ce phénomène, l’entreprise se doit, elle aussi, de se transformer.