De la QVT à la QVCT : une approche plus engagée

Depuis 2022, l’acronyme QVT (pour Qualité de Vie au Travail) est remplacé dans le Code du travail par QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail). Un changement qui révèle une prise en compte toujours plus importante des enjeux liés à la santé et aux conditions de travail.

De la QVT à la QVCT : une approche plus engagée

Cette modification a été décidée lors de l’ANI (l’Accord National Interprofessionnel) du 9 décembre 2020. Encore peu utilisé dans le langage courant, ce nouvel acronyme vient toutefois rappeler que la performance de l’entreprise ne peut être assurée sans actions concrètes pour la qualité de vie et des conditions de travail des collaborateurs.

 

Renforcer l’obligation de santé et de sécurité des entreprises envers les collaborateurs

 

Le passage de QVT à QVCT a un but bien précis : encourager les entreprises à s’éloigner des actions périphériques, particulièrement plébiscitées ces dernières années (cours de yoga, installation d’un baby-foot ou d’une tireuse à bière dans l’open-space) pour s’attaquer sérieusement aux conditions qui assurent la santé et la qualité de vie au travail des collaborateurs. Dans une note publiée en décembre 2021, l’ANDRH, l’Association Nationale des DRH explique ainsi que les démarches relatives à la QVCT doivent concerner « les conditions et le contenu du travail », et non « les avantages décorrélés du travail ».

Il faut dire que ces dernières années, la QVT a beaucoup fait parler d’elle, sans pour autant donner lieu à des réflexions approfondies sur ce qui permettrait aux collaborateurs d’exercer leur travail dans des conditions optimales. D’après l’ANI, il est temps pour les entreprises de focaliser leur attention sur des enjeux centraux : pratiques managériales, conduite des transformations au sein de l’entreprise, relations interprofessionnelles, maintien durable des collaborateurs dans l’emploi etc., et de mettre en place des indicateurs précis permettant de mesurer la qualité de vie et des conditions de travail des salariés sur la durée.

 

Concrètement, ça veut dire quoi ?

 

Si la prévention des risques psychosociaux et de la santé des collaborateurs était déjà l’un des principes clés de la QVT, l’ANI insiste sur la nécessité de renforcer et de systématiser ces dispositifs afin de créer une culture durable de la prévention en entreprise. Une manière de préserver la santé mentale et physique des collaborateurs et de favoriser un juste équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.

 

Cette approche renouvelée permet également d’aborder la question de l’organisation du travail : télétravail, droit à la déconnexion, flexibilité des horaires, clarification des valeurs et missions de l’entreprise ou encore rôle de chacun collaborateurs au sein de cette dernière. L’objectif ? Susciter un dialogue continu entre stratégie d’entreprise et enjeux de gouvernance.

 

Evoluer vers une approche collaborative de l’entreprise

 

La QVCT replace le collectif au centre des réflexions et actions à mener. Aujourd’hui, l’intelligence collective est un levier essentiel pour favoriser la cohésion, l’engagement des salariés et fidéliser les équipes.

L’ensemble des démarches visant à améliorer la qualité de vie et de conditions de travail doit donc pouvoir s’effectuer en concertation avec les collaborateurs, quel que soit leur niveau hiérarchique, et impliquer directement les équipes dans la mise en place des démarches entreprises. 

Avec ce changement de cap, l’ANI compte bien faire de la QVCT un véritable enjeu stratégique, pour favoriser l’épanouissement des salariés, la santé au travail et la longévité des entreprises.